Fait une recherche (pv Regulus) [Terminé]

Regulus marchait d’un pas nonchalant. Il avait fini tous ses cours pour la journée, même s’il l’après-midi était à peine entamé et il comptait bien aller à la bibliothèque pour commencer son prochain travail de potion. Il n’avait pas à le remettre avant au moins cinq jours, mais il se disait que plus tôt il l’avait fini, mieux ce serait. Le jeune homme détestait être à la dernière minute dans ses travaux, même s’il n’était pas ce qu’on appellerait un bourreau de travail.

Arrivé à la bibliothèque, Regulus se dirigea directement dans une section bien définie. Il savait où était chaque emplacement dans la bibliothèque, il ne perdait donc pas de temps à chercher inutilement les bouquins dont il avait besoin. Bousculant quelques Poufsouffle épeurés de première année, le jeune homme se fraya un chemin dans l’allée. Sans plus se soucier des grands que des petits, il se heurta légèrement à un grand gaillard qui était dos à lui. Il lui grogna :

- Tu pourrais te pousser, imbécile !

Il n’accorda pas un regard à ce jeune homme. Il n’en valait fort probablement même pas la peine.


[HJ : Donc, c’est Sirius que Regulus a bousculé]

Regulus n’avait pas eu l’intention de s’arrêter au milieu de l’allée, mais la voix qu’il entendit le stoppa brusquement dans son élan. Il se retourna, mi-frustré, mi-peiné. Rapidement, il tenta de cacher ce petit écart de conduite. Il ne devait pas montrer ses sentiments, c’était mal. Il eu un petit rictus en regardant Sirius.

- Que viens-tu faire à la bibliothèque ? Aurais-tu soudainement eu l’idée de te civiliser un peu ?

Le jeune homme se força un petit rire. Il se devait de ridiculiser Sirius ; leur mère lui avait dit que c’était ce qu’il méritait pour avoir trahis son sang et sa famille. Le Serpentard croisa les bras en regardant Sirius avec un petit sourire méchant.

- Que veux-tu, quand on est un bon Black, on le reste toute notre vie, contrairement à certains qui n’apprendront jamais.

Regulus n’avait pas du tout apprécié le dernier commentaire de son frère. Même si le jeune homme avait été d’une humeur assez joyeuse aujourd’hui, il n’en était plus de même dans l’instant présent. Sirius avait réussi à le mettre en colère et il se défoulerait fort probablement sur quelqu’un d’autre tantôt, sauf s’il réussissait à le faire sur son frère.

- Que sais-tu de tout ça ? De comment être un bon Black ? Tu n’en sais rien du tout car tu n’es qu’un sale traître à ton sang ! Ne viens pas me montrer à vivre, tu ne sais pas plus le faire !

Regulus détestait faire cela, mais en même temps, quelque chose le poussait à tenter de rabaisser Sirius du mieux qu’il le pouvait. C’était comme si même sa nature ne pouvait plus rien contre le rigoureux enseignement qu’il avait reçu de ses parents. Ils voulaient qu’il fasse regretter à Sirius d’être parti ? Très bien ; il allait le faire.

Sirius voyait bien que son frère était en train de monter en pression mais il n'en avait que faire. Il voulait essayer de le convaincre que c'était lui qui avait choisi le bon côté en écoutant la voix du Mal, en écoutant les commentaires "sang pur", les autres étant de la m... C'était mal connaître Sirius si Regulus pensait que le jeune Gryffondor allait changer de camp. Il n'en avait pas du tout l'intention et était bien content d'être parti du 12, Square Grimmaurd où il en avait marre d'entendre toujours les mêmes commentaires, la même morale. Sirius se demandait d'ailleurs comment Regulus ne s'en lassait pas de tout ça. Etait-ce par peur des représailles de la famille Black ou par envie d'insulter les sang soi-didant impur ?

- Je te rappelle que j'en ai autant entendu que toi là-dessus, sur la valeur du sang et tout ce qui va avec, si ce n'est plus ! Mais que veux-tu, ça n'a pas marché avec moi ! Et ça ne marchera pas, tu peux en être sûr.

Sirius gardait son calme, il n'avait pas envie de s'énerver. Par contre, il se pouvait fort qu'une fois cette conversation finie, il cherche à se défouler un peu, à se dégourdir un peu les jambes pour oublier tout cela qu'il ne faisait qu'entendre pour la énième fois.

- Allez petit frère, je vais te laisser t'énerver tout seul et te faire la morale sur le sang pur à toi-même. De toute façon, que ce soit à moi ou pour toi, ça revient au même, tu le sais bien ? Puisque je m'en fous complètement de tout cela : pour moi, il n'y a pas de sang impur, tout sorcier est égal du moment qu'il sait se défendre. Allez, au revoir petit frère !

Sirius fit demi-tour pour aller emprunter son livre avant de sortir de la bibliothèque.

(hj : retiens Sirius si tu le veux !)

Regulus écouta les paroles de Sirius en rageant de plus en plus à chaque mot prononcé par le Gryffondor. C’était facile pour lui de tenir de tels discours ; il avait pu choisir ! Mais Regulus n’avait rien pu choisir. Il n’était pas sans cœur comme Sirius et n’avait voulu que le bonheur de sa chère mère. Elle serait morte sur le coup si Regulus avait déserté comme Sirius l’avait fait ! Le Serpentard était la dernière chance à cette branche de la famille Black. En fait, il était la dernière chance de la famille Black tout court, puisque tous les autres parents de sa génération étaient des filles et que Sirius était un traître à son sang ! Si Sirius savait réellement tout le poids qui pesait sur les épaules de son frère, Regulus était certain qu’il changerait d’avis le concernant. Mais comment faire comprendre de telles choses à une pareille tête de cochon ? C’était mission impossible, malheureusement.

Le jeune homme s’approcha de Sirius lorsque celui-ci fit mine de partir et le retint par le bras. Il n’en avait pas fini avec lui ! S’il le fallait, il allait l’entraîner à l’extérieur et même, se battre. Son frère devait comprendre qu’il était chanceux d’être partie, mais qu’il n’en était pas aussi simple pour tout le monde.

- Tu penses que j’ai choisi ? Espèce d’imbécile, comme si j’avais eu le choix ! Je suis le seul descendant digne de ce nom qui reste aux Black. Tous les espoirs de voir la famille continuer à fleurir est sur mes épaules ! Certes, Bella et Cissy sont toutes deux très nobles, mais elles ne donneront pas leur nom à leur progéniture ! C’est à moi, et à moi seul de le faire ! Tu pourrais arrêter de ne t’occuper que de ton petit toi et regarder autour, Sirius ! Tu n’es pas le seul à souffrir… Il y en a qui sont dans de pires situations que toi. Tu crois que c’est facile me lever le matin en ayant sur la conscience le poids de certaines choses que j’ai dû faire pour entrer dans les bonnes grâces de certaines personnes ? Tu ne veux même pas le savoir ! À 15 ans, je suis damné, bordel ! Mais tu n’en a rien à foutre ! Tu n’en as rien à foutre parce que tu ne t’occupe que de ta personne !

Regulus se tut et reprit son souffle. Il avait vraiment dit tout ce qu’il avait sur le cœur à Sirius. Il ne savait pas si celui-ci comprendrait, mais au final, il ne s’en préoccupait guère. Il lui avait dit : c’était l’important.

Le jeune homme jeta un regard autour de lui et vit que plusieurs élèves s’étaient arrêtés pour regarder les deux frères. Une chance, la bibliothécaire ne semblait pas dans les parages. Elle les aurait sortis avec un sort de son cru dont ils se seraient souvenus longtemps encore…

Regulus lança un regard féroce aux petits voyeurs qui détournèrent immédiatement le regard, effrayés. Ce n’était pas de leurs affaires du tout ce qui se passait entre lui et son frère !

Regulus n’en revenait pas. Son frère ne voulait vraiment rien entendre ! Le jeune homme aurait dû se sentir frustré et se mettre en colère, mais tout ce qu’il ressentait était du désespoir. Sirius ne comprendrait jamais rien ; c’était évident. Il fallait se rendre à l’évidence, il était un cas perdu. Regulus se sentit tout de même obligé de défendre l’opinion de sa famille.

- La pureté du sang, c’est un atout considérable ! Tu devrais en être fier ! Mais au lieu de cela, tu fricote avec n’importe qui, sang mêlé ou Sang-de-bourbe ! Tu n’as pas honte ? Et la petite imbécile avec qui tu traîne souvent ces derniers jours – une Serdaigle. Je paris que c’est une autre de ces Sang-de-bourbe qui n’ont pas plus de talent qu’un botruc malade !

Regulus avait effectivement vu Sirius avec une jeune femme cette semaine et des bruits courraient. Mais ce n’était que des bruits de couloir. Du moins, c’est ce que Regulus allait savoir à l’instant.

Regulus ne pu s’empêcher d’éclater de rire lorsque Sirius lui parla de ses amis. Un grand rire animal, le côté séduisant de celui-ci transformé en pointe de méchanceté. Des amis ? Sirius avait de vrais amis ? C’était encore drôle ! Oui, il y avait la bande d’imbéciles qui traînaient avec. Il y avait Potter et peut-être bien l’autre garçon étrange et pouilleux. Enfin, il y avait ce misérable garçon grassouillet, mais tout le monde savait bien qu’il n’était qu’un chien de poche, rien d’autre.

- Des amis, Sirius ? Qui as-tu réellement comme ami ? C’est de vrais amis dont je parle. Tu as ce Potter et ce Lupin, mais sinon, les autres, ils te parlent parce que tu es populaire. Un beau mec, une belle gueule et rien d’autre ! Alors, tu n’as aucune leçon à me faire sur le sujet.

Le jeune homme marqua une pause, se permettant un regard méchant.

- Ne te sauve pas, je n’ai pas finis.

Il remarqua cependant que la bibliothécaire était revenue et regardait dans leur direction avec un petit air pincé. Regulus prit le bras de son frère.

- Je n’en ai pas fini avec toi.

Il voulait continuer cette discussion avec Sirius. Son frère devait comprendre certaines choses.


[HJ : On peut continuer dans les couloirs ou quelque chose du genre.]