Un Petit Verre aux Trois Balais [PV Sirius] - Terminé

Eleanore était assise à l’une des tables du petit bar des Trois Balais. Madame Rosmerta lui avait apporté sa bièraubeurre en souriant, comme à son habitude. Le pub n’était pas très bondé. Trois étudiants de deuxièmes années se montraient leurs achats à une table reculée. D’où elle était, Eleanore pouvait clairement voir qu’ils avaient fait un tour chez Zonko et que les préfets et Rusard en auraient pour leur argent à gérer ces petits monstres. À une autre table, deux amoureux étaient collés. Eleanore détourna les yeux, se demandant pourquoi ils n’avaient pas été chez Madame Piedodu. Au bar, deux hommes étaient en train de converser avec Madame Rosmerta, tentant vraisemblablement de la séduire.

Eleanore soupira en déposant son verre sur la table. Elle était dans un coin de la pièce, près d’une fenêtre. Elle regarda rêveusement au travers de celle-ci. On était maintenant à la fin septembre et la jeune femme trouvait magnifique l’état de mi-été, mi-automne dans lequel le paysage baignait. Les feuilles commençaient à changer de couleur, se préparant à l’hiver. Même que quelques unes étaient arrachées de force par le vent et virevoltaient dans l’air avant d’aller se poser sur le sol. La jeune femme aurait dut être avec les autres à s’amuser en parcourrant les boutiques, mais elle était plutôt fatiguée. Elle avait beaucoup de travaux scolaires et ne dormait pas énormément. De plus, il était rendu plutôt ardue d’éviter Sirius Black qui cherchait à lui parler sans arrêt. Mais, elle ne voulait pas le voir. Elle n’avait jamais été douée pour les relations humaines et apparemment, ça ne changerait pas avec le temps.

Un nouveau soupir, une nouvelle gorgée de bièraubeurre et encore un soupir. La journée allait être longue...

Eleanore n’avait pas remarqué le beau jeune homme à l’air fauve qui était entré dans le pub un peu plus tôt. Elle continuait de regarder rêveusement par la fenêtre les feuilles tomber, en oubliant ce qui l’entourait. Ce qui la ramena à la réalité fut une belle voix masculine. Elle leva prestement la tête, ayant reconnu la voix aussitôt qu’elle l’entendit. Lorsqu’elle rencontra les yeux du jeune homme se tenant devant elle, ses yeux s’assombrir légèrement. Que venait-il faire ici, à sa table ? Il n’avait pas compris qu’elle ne voulait pas lui servir de joujou ? Seulement, la jeune femme n’était jamais méchante et elle ne disait jamais vraiment ce qu’elle pensait, étant beaucoup trop gênée pour ça. C’est donc avec un peu de réticence qu’elle répondit :

- Assis-toi si tu veux...

Avec son ton et son air, il remarquerait peut-être qu’elle ne désirait pas vraiment sa compagnie. En fait, ce n’était pas vrai. Elle voulait passer encore un peu de temps avec Sirius. Mais, elle avait trop peur de se faire briser le cœur. Lentement, la jeune femme prit à nouveau une gorgée de bièreaubeurre sans quitter le beau ténébreux des yeux. Finalement, elle s’aperçu de ce qu’elle faisait et regarda rapidement par la fenêtre.

- Alors... ça va bien ?

La jeune femme n’aimait pas les silences, c’était gênant. Et c’est donc à contre cœur qu’elle adressa la parole à Sirius. Il allait penser qu’elle avait tout oublié et qu’elle était une fille facile de plus. C’était faux.


[HJ : Désolée pour le retard... mais j'ai eu beaucoup beaucoup de trucs à faire T.T]

Sirus comprit qu'il n'était pas le bienvenu à la table d'Eleanore. Mais il s'assit quand même, bien déterminé à se faire pardonner ce qui s'était passé à la tour d'Astronomie. Il croisait intèrieurement les doigts pour que tout se passe bien car il voulait vraiment rétablir les choses avec la jeune fille de Serdaigle. Avec d'autres filles, il aurait laissé tomber depuis longtemps mais pas avec elle. Il la trouvait si adorable et si gentille. Une force inconnue le poussait à lui parler, à s'excuser.

- Ca va ! Ca pourrait aller mieux mais ça va ! Et toi ?

Il lui sourit gentiment. Ce n'était pas du tout un sourire charmeur mais tout à fait normal. Il ne voulait pas précipiter à nouveau les choses avec Eleanore, cela lui avait joué des tours une fois, ça suffisait !

Il but une ou deux gorgées de sa BièreauBeurre avant de reprendre :

- Eleanore, je sais que je ne suis pas le bienvenu, j'ai bien vu que depuis quelques jours, tu me fuyais, mais je tiens à m'excuser de ce qui s'est passé à la tour d'Astronomie l'autre jour ! J'étais sincère en te disant ce que je t'ai dit juste avant que tu me laisses en plan, je te l'assure ! Depuis j'essaye de te le dire mais à chaque fois, tu me fuis avant de m'écouter !

Comment allait réagir la jeune fille ? Sirius quant à lui se sentait tout bizarre. Il n'était pas habitué à dire ce genre de choses à une fille. En général, c'était les filles qui lui couraient après et non pas le contraire. Mais là avec Eleanore, c'était si spécial qu'il voulait réparer les choses, il se sentait si bien avec elle.

(hj : pas grave même s'il me tarde de te lire à chaque fois !)

Eleanore réfléchit un instant lorsque Sirius lui demanda si elle allait bien. Elle n’aimait pas se plaindre, mais il était vrai que ces derniers temps, elle ne se sentait pas dans son assiette. Depuis la nuit qu’elle avait passé en compagnie du Gryffondor, la jeune femme n’avait pas arrêté de se poser plein de questions. Pour commencer : pourquoi chaque fois qu’elle évitait Sirius, elle aurait en fait eu envie d’aller lui parler ? La jeune femme lâcha un soupir et regarda par la fenêtre pour éviter de croiser le regard de Sirius.

- Je vais très bien.

C’est ce qu’elle disait, mais au final, il était apparent qu’il y avait anguille sous roche. La jeune femme prit une nouvelle gorgée de boisson sans quitter le paysage du regard. Elle ne voulait pas croiser le regard de Sirius, elle savait qu’elle ne pourrait alors plus être fâchée. Elle était en train de penser à ce point lorsqu’elle entendit la belle voix du jeune homme. Eleanore lui répondit avec un timbre de voix d’où perçaient la tristesse et un peu de reproche.

- Sirius… Tu m’as dit ce soir-là que je te plaisais et que tu étais vraiment bien avec moi… Mais qu’est-ce que tu voulais dire par là exactement ? Pourquoi est-ce que tu m’as enlacé ? Ne viens pas me dire que tu commences à ressentir quelque chose pour moi, je n’en ai rien à faire de tes mensonges de Casanova. Je t’ai vu flirter avec d’autres filles depuis cette nuit-là. Je suis peut-être timide et réservée, mais je suis loin d’être une imbécile, Sirius.

Prononcer ces paroles avait été difficile pour la jeune femme, mais elle se devait de le dire.

Eleanore écouta Sirius avec beaucoup d’attention. Pour une fois, ses pensées ne se dirigèrent pas sur un autre sujet sans prévenir. C’était plutôt rare, car lorsqu’il ne s’agissait pas d’un professeur, la jeune femme n’était pas toujours très attentive à ce que les autres lui disait, sans le faire volontairement. Elle avait simplement toujours des millions de choses en tête et ne pouvait s’empêcher de les ressasser sans arrêt, même lorsqu’il ne fallait pas. Mais cette fois, Eleanore écouta attentivement le jeune homme qui lui parlait, posant même son regard sur lui. Sur lui, pas sur ses yeux. Elle était tout de même gênée des paroles du jeune homme et aurait très certainement rougit horriblement si elle l’avait regardé dans les yeux. Elle se concentra plutôt sur ses cheveux, noirs, rebelles, tombant nonchalamment un peu en haut de ses épaules. Ses mains, grandes, douces, probablement chaudes. Ses lèvres, belles, sensuelles...

Eleanore ferma vivement les yeux. Finalement, sa pensée avait quelque peu déviée du sujet principal, même si Sirius n’en restait pas moins la cause de ce détournement de pensées. La jeune femme poussa un soupir de découragement. Elle n’était pas très fière d’elle. Si elle voulait aller au bal avec Sirius ? Oui. Si elle devait aller au bal avec Sirius ? Non. Si elle aurait la hardiesse de refuser l’invitation de Sirius ? Non. Mais, elle pouvait toujours faire durer le suspense. Elle était bien capable de cela. La jeune femme prit doucement sa bouteille de bièraubeurre et porta le goulot à ses lèvres. Elle prit une petite gorgée et reposa l’objet sur la table. Rapidement, elle réfléchit. Comment tout cela allait finir ? Ce n’était pas la bonne question. Personne ne pourrait répondre à ça. Quelle était donc la bonne question ? C’était peut-être ça en fait, la vraie question.

En fait, l’invitation avait quelque peu chamboulé l’ordre de pensées d’Eleanore. La Serdaigle était prête à mettre sa main au feu qu’il l’avait déjà demandé à une autre. Du moins, elle y était prête avant maintenant. La jeune femme ferma les yeux à nouveau, les laissant fermés une fraction de seconde. Il était maintenant temps de revenir à la réalité. Eleanore laissa son regard sur la table, semblant s’intéresser aux irrégularités du bois pendant qu’elle parlait.

- Pourquoi veux-tu aller au bal avec moi ? Pourquoi pas avec une autre ? Il y a tellement de filles plus séduisantes que moi, plus belles que moi, plus amusantes que moi.

La jeune femme prononça ces paroles sans vraiment les prévoir, pour une fois. Elle y pensait vaguement, mais s’était rendu compte qu’elle les prononçait à voix haute lorsqu’elle fut rendue au milieu de sa première phrase. Tant qu’à être partie, elle décida de continuer et de laisser tout ce qu’elle avait sur le cœur. Du moins, une partie de ce qu’elle avait sur le cœur.

- Les hommes dans ton genre... Ceux dans ton genre... Votre modèle de femme, ce n’est pas les Serdaigles recluses dans le fond de la bibliothèque de l’école, au point d’en avoir le teint pâle et fragile. Celles qui lèvent toujours la main en classe, qui savent toujours la bonne réponse. Celles qui s’effacent dans le décor. Parce que de toute façon, si je n’avais pas été seule cette nuit-là au bord du lac, tu ne m’aurais même pas remarqué.

Finalement, la jeune femme releva la tête vers Sirius et le regarda dans les yeux. Manifestement, elle était troublée. Peut-être plus vraiment elle-même, puisqu’elle laissait quelqu’un qu’elle connaissait depuis très peu de temps, un garçon même, connaître le fond de sa pensée sur elle-même et sur ce qui l’entourait.

- J’aimerais te croire Sirius, mais je ne comprends même pas pourquoi je le devrais. J’aimerais aussi te laisser la chance de me prouver que tu es quelqu’un d’autre que simplement Black, que le Casanova qui brise des cœurs comme un casse-noisettes brise les noix. Mais je ne veux pas avoir mal. Donc... pourquoi ?

La jeune femme baissa à nouveau les yeux. Quelle jolie table... Une tache ici, une rainure là. Si c’était à ça qu’Eleanore devait penser pour ne pas pleurer, autant s’en donner à cœur joie sur les beautés de l’ébénisterie.



[HJ : J'ai essayé de reprendre mon retard ]

(hj : super rp)

Sirius comprit tout à fait la réaction d'Eleanore qui ne dit aucune réponse en ce qui concernait l'invitation qu'il venait de lui faire. Elle devait se défier de lui ce qui était un peu normal mais bien dommage ! Mais c'était de sa faute après tout ! Il avait trop voulu précipiter les choses avec Eleanore alors que la jeune fille lui plaisait plus que les autres qu'il était habitué à séduire. Pourquoi avait-il agi ainsi ? Parce que c'est ainsi qu'il faisait habituellement et ça marchait. Mais apparemmant pas avec toutes les filles. Et heureusement d'ailleurs car ça servirait de leçon au jeune homme dorénavant. Mais comme venait de le lui dire la jeune fille, il devait prouver qu'il était quelqu'un d'autre qu'un simple séducteur. Pour elle, il était prêt à faire un effort. Et il le ferait ! Mais c'est bien parce que c'était elle !

- Pourquoi je veux aller au bal avec toi ? Tout simplement parce que tu me plais, j'aime ta façon de parler, de réfléchir, de dire ce que tu penses. Tu es quelqu'un de timide et de franche. Je ne suis pas habitué à séduire ce genre de femmes mais quelque chose m'attire vers toi Eleanore et je t'assure que c'est vrai ! Tu me plais non seulement physiquement mais mentalement. En général, quand je séduis une fille, c'set par défi, ou encore pour m'amuser ou simplement pour en séduire une de plus. Mais avec toi, ce n'est pas ça !

Sirius avait lui aussi commencé à dire ce qu'il avait sur le coeur et il n'avait pas encore fini. Il n'avait encore jamais parlé comme cela à une fille, d'ailleurs ! Les conversations avec les autres n'allaient en fait même pas jusque là !

- Et si je n'étais pas tombée sur toi cette nuit là, il est vrai que je ne me serais jamais posé toutes les questions que je pose désormais. Mais le hasard a fait que je t'ai rencontré et que j'en suis très content même si pendant plusieurs jours, tu m'as fui comme si j'avais la peste.

Sirius baissa les yeux quelques secondes et releva la tête.

- Je voudrais vraiment pouvoir aller au bal avec toi Eleanore et je te promets que je vais faire en sorte de changer...pour toi !

Il avait dit les dernières paroles dans un souffle, non pas parce qu'il ne les pensait pas car il était sincère en disant cela, mais parce qu'il savait que ce serait difficile mais il était prêt à faire l'effort pour la jeune fille de Serdaigle.

Eleanore considéra sa position quelques instants. Elle savait pertinemment que si elle allait au bal avec Sirius, elle aurait, premièrement, un tas de nouvelles ennemies. C’était inévitable. Une autre chose qui était fort probablement inévitable, c’était qu’elle passerait pour fille facile... Cela ne lui plaisait guère, sachant fort bien que c’était faut. Mais, finalement, qu’est-ce que les cancans changeraient à sa vie ? Elle n’aurait qu’à ne pas les écouter, comme avant...

*Oui, mais avant, c’était sur les autres que les rumeurs couraient... pas sur moi... *

La jeune femme savait fort bien que cela risquait de changer. Finalement, Eleanore prit une profonde inspiration, chassant ces idées de sa tête. Elle était prête à ça. Ce n’était pas si grave que ça. Elle était timide, mais pas totalement cruche et elle savait se défendre ! Elle releva donc doucement la tête vers Sirius, prenant tout d’abord soin de ne pas avoir l’air d’être sur le point de pleurer et le regarda dans les yeux.

- Très bien... j’irai au bal avec toi... Mais... si tu fais quoique ce soit que je juge déplacé ou si tu gaspilles ta chance, ça aura été la dernière... Tu comprends ?

La jeune femme était incapable d’avoir l’air réellement menaçante, mais au moins, elle était certaine que Sirius la prendrait au sérieux. La jeune femme regarda sa montre. Elle était un peu lasse d’être dans le pub. Il y avait de plus en plus de gens et plusieurs filles se tenant en groupe la regardaient d’un regard assassin. Eleanore se doutait bien pourquoi et elle n’aimait pas vraiment cela.

- Il reste une heure avant de retourner à l’école... Je ne sais pas pour toi, mais moi je suis un peu tannée d’être ici... Tu veux retourner à l’école tout de suite, aller te promener en quelque part ou bien simplement que je te laisse tranquille ?

La jeune femme tenta de dire cette dernière phrase sur un air rieur, mais en fait, cela reflétait vraiment ses pensées. Elle avait peur que Sirius soit déjà tanné d’être avec elle....

[HJ : Contente qu'il t'aie plu ^^]

Eleanore fit un petit sourire en entendant les paroles de Sirius et ne pu s’empêcher de rougir un peu en comprenant le sens de sa dernière phrase – phrase qu’elle avait très bien entendue. La jeune femme mit de côté la bouteille qu’elle venait juste de finir et attrapa sa cape. Elle se leva et se dirigea à côté de Sirius en enfilant l’épais vêtement. Elle lui fit un petit sourire et lui tendit sa main pour qu’il la prenne et se lève. Après tout, elle avait conclu qu’elle allait lui donner sa chance. Et bien, il l’aurait. Eleanore n’avait jamais été si près d’un garçon, ça lui était totalement étranger et en plus, elle était timide comme pas une. Le jeune homme devrait donc s’armer de patience s’il ne voulait pas la faire fuir comme l’autre soir. Mais, la prochaine fois, ce serait le coup fatal. Elle était peut-être timide et un peu coincée, elle n’était pas stupide !

- Alors... tu viens ? Je ne sais pas trop où tu veux aller... J’aimerais bien, quant à moi, me promener un peu dehors... Peut-être aller en avant de la cabane hurlante ? Je trouve bien amusant de la regarder de loin. Ça donne des frissons, non ?

La jeune femme émit un petit rire cristallin en pensant à tous les scénarios qu’elle s’était fait à propos de cette cabane. C’était toujours intriguant, les légendes dans les petits villages comme Pré-au-Lard ! Qui sait ce qui était réellement dans cette cabane certains soirs ? Quoiqu’il en soit, on disait qu’il y avait bel et bien d’affreux hurlements qui en sortaient parfois !


[HJ : Tu peux choisir l’endroit ^^]