Nuit étoilée [Pv Mae Langdon] - Terminé

Mae faisait encore de l’insomnie. Elle qui n’avait jamais eu de troubles pour dormir, elle faisait de grosses crises d’insomnie depuis près de deux jour. C’était intolérable ! La jeune femme était encore plus caractérielle, si c’était possible et tous savaient qu’il serait mieux de l’éviter. En parlant d’éviter, Remus semblait avoir compris le procédé avant les autres puisqu’il l’évitait encore plus que tous. Ce dernier fait ne faisait qu’empirer le caractère explosif de la jeune femme. Quoiqu’il en soit, ce soir, elle était plutôt calme. Le soir, il lui prenait des moments de mélancolie qu’elle ne comprenait pas et elle ne savait même pas pourquoi elle se sentait comme ça. C’était décidément le monde à l’envers une fois l’obscurité tombée !

Soupirant de lassitude, la jeune femme se saisit d’une cape légère et l’enfila tout simplement par-dessus sa petite nuisette. Elle se disait qu’il ne ferait pas trop froid, la journée ayant été particulièrement chaude. D’un pas rapide, Mae quitta le dortoir des Griffondor, prenant soin de ne pas se faire repérer par un enseignant ou un préfet. La jeune femme ne savait pas trop où aller et se laissa guider par ses pas. Bien vite, elle se retrouva au pied de la tour d’astronomie. Pourquoi pas ? Observer les étoiles, ce serait parfait pour son humeur. En fait, ce serait surtout déprimant, mais Mae s’en foutait quelque peu.

La jeune femme était encore perdue dans ses pensées lorsqu’elle remarqua une silhouette assise sur un des bords de la tour. Ça ne prit pas des heures à Mae pour se rendre compte que le jeune homme se tenant là n’était nul autre que Remus Lupin. La Griffondor s’approcha lentement du garçon. Elle se mordit la lèvre inférieure, voyant la façon dont Remus était vêtu. Elle ne pu s’empêcher de penser :

*Mon Dieu… Qui aurait cru que Remus Lupin puisse être si séduisant…*

Certe, Remus était un beau garçon et tous le savait. Seulement, il avait constamment l’air fatigué et était plongé dans l’ombre de Sirius et Potter. Ce n’était donc pas aussi évident que ces deux derniers. De plus, il ne faisait pas nécessairement étalage de son charme comme les autres. Mais la vision que Mae avait devant elle à cet instant précis était probablement la plus séduisante jamais vue – du moins pour elle.

Lentement, elle s’approcha du jeune homme. Elle fut bientôt assez près de lui pour le frôler, mais elle ne le fit pas.

- Bonsoir Remus. La lune est belle ce soir, n’est-ce pas ?

La jeune femme resserra sa cape mince contre elle. C’est qu’il ne faisait pas chaud du tout.

Remus sursauta. Il n’avait jamais entendu Mae grimper les escaliers de la tour, ni s’approcher autant de lui. Il n’avait même pas humé son parfum, qu’il arrivait à sentir à 5 mètres à la ronde, habituellement. En se retournant, il eu une vision de rêve. Malgré le fait qu’elle resserrait sa cape sur elle, la jeune femme ne portait qu’une simple nuisette. Bien contre sa volonté, le jeune homme sentit un délicieux frisson lui parcourir l’échine. Puis, il réalisa que si lui était bien dehors en chemise et pantalon, elle devait mourir de froid avec autant de…pas assez de…juste assez de tissu! Il empoigna sa chaude cape et s’approcha de Mae. D’une voix douce dont il essaya de maîtriser le ton pour ne pas que son malaise paraisse, il la sermonna gentiment.

-Tu vas prendre froid en sortant habillée de la sorte…

Il s’autorisa à lui retirer doucement sa cape, qu’il plia soigneusement et plaça sur le rebord de l’une des pierres, et il l’emmitoufla rapidement au creux de la sienne, nettement plus chaude et étonnamment douce. Ce faisant, sa main effleura la peau nue des épaules de la jeune femme, et il ne put réprimer le délicieux frisson qui le parcourut de nouveau.

*C’est mal Remus…C’est très très mal! Pense à quelque chose d’autre…un iceberg tiens! Pense à un gros iceberg bien froid, baignant dans la banquise…*

Alors qu’il s’affairait autour d’elle, Mae, si elle était observatrice, put remarquer une large cicatrice qui zébrait la poitrine de Lupin en deux. Le Préfet ne pensait pas vraiment à la cacher. C’était le résultat d’une de ses nombreuses batailles avec Patmol, et ce n’était malheureusement pas la seule cicatrice. Il en gardait de nombreuses, souvenirs de ses cuisants échecs à trouver une proie.

-Tu es venue observer les étoiles? Je pensais que j’étais l’un des seuls à le faire depuis le sommet de la tour d’Astronomie. Quoique je suis venu une fois ici et j’ai surpris un jeune couple qui…*toussotement* Bref!

Il semblait vraiment mal à l’aise et surtout, horriblement nerveux. Il n’était pas habitué à voir Mae dans d’autres habits que sa robe de sorcier, qui lui allait très bien d’ailleurs. Mais là, c’était presque trop beau. Il s’était efforcé, durant qu’il la recouvrait de sa cape, à ne pas trop la regarder, mais il avait bien eu le temps de voir à quel point la nuisette moulait admirablement bien chaque courbe de son corps…

*Iceberg…iceberg…ICEBERG, NOM D’UN HYPPOGRIFFE!*

Il trouva la solution miracle : sans faire de gestes brusques, il se détourna lentement et leva de nouveau ses yeux vers le ciel. Il pointa une constellation au hasard.

-Tiens. On voit bien la petite Ourse ce soir!

Mae n’était pas totalement aveugle même si elle n’était pas la fille la plus perspicace du monde. Elle avait bien remarqué le regard qu’avait eu Remus sur elle. Elle lui était cependant reconnaissante. Il faisait bien attention à ne pas abuser. Elle n’aurait sûrement pas osé aller parler à Sirius dans cet accoutrement ! Certes, le jeune homme s’améliorait, mais il ne fallait pas abuser non plus ! La jeune femme se demandait comment Remus faisait pour rester dehors avec si peu de vêtements en une pareille soirée. Il lui semblait qu’il faisait vraiment froid pourtant, mais le jeune homme ne semblait pas être affecté par cela. Ça devait bien paraître qu’elle avait froid, car la première chose que Remus fit, c’est la sermonner. Elle laissa échapper un petit rire doux en le regardant se précipiter sur sa cape. Décidément, il était charmant.

Les douces mains de Remus effleurant ses épaules lui provoquèrent un frisson incontrôlé. La jeune femme conclue que ce devait être le froid, même si une petite voix dans sa tête la querellait en lui criant le contraire. Mae observa le visage du jeune homme... puis ne pu s’empêcher de baisser un peu la tête. Le torse du jeune homme était visible, sa chemise était à moitié détachée. Ce que vit Mae la fit sursauter. Une grande cicatrice parcourait le torse du Maraudeur. Mae étira la main et la frôla du bout des doigts.

- Remus... Qu’est-ce que...?

La jeune femme ne compléta pas sa phrase, retirant rapidement sa main. Elle avait agit sous l’impulsion du moment, mais finalement, Remus allait probablement lui dire que ce n’était pas de ses affaires. Et il aurait bien raison de le faire ! Mae se mordit à nouveau la lèvre inférieur, pas très fière de son exploit. Elle ne pu tout de même pas réprimer un petit rire lorsque Remus raconta – ou du moins raconta à moitié – l’histoire du petit couple. Elle leva les yeux au ciel et hocha la tête en contemplant les étoiles. Elles étaient magnifiques, mais la jeune femme avait toujours été beaucoup plus fascinée par la lune. Cette dernière était tellement puissante. Elle interférait dans la magie avec tellement de force...

La jeune femme suivit le mouvement de Remus du regard et ses yeux se posèrent sur la Petite Ourse. La jeune femme hocha à nouveau la tête, puis la tourna dans la direction opposée.

- La lune a toujours été mon astre favorit... Si puissante... C’est vrai quand on y pense, elle interfère dans les marées, la création des potions, la réalisation de plusieurs sorts. Et quand on pense seulement au fait qu’elle peut forcer des hommes à se métamorphosés en loups-garous, c’est incroyable. Je me demande qu’est-ce qui régit tout ça...

La jeune femme avait un air pensif sur le visage, contemplant toujours l’astre. Sans quitter la lune du regard, elle saisit la main de Remus, voulant simplement le sentir près d’elle pour elle ne savait trop quelle raison.

Lorsque la main de Mae effleura sa cicatrice, Remus figea complètement. Était-ce de sentir sa main contre sa peau, ou le fait qu’elle ait touché une blessure qui l’avait fait réagir de la sorte? Il dut penser plus que jamais à ce foutu iceberg pour arriver à se contrôler et ne rien laisser paraître. Du moins, il pensait qu’il ne laissait rien paraître. Alors qu’il l’écoutait parler, Remus jeta un œil au croissant de lune. Instantanément, son regard changea, passant de nerveux à sérieux, et sa mâchoire se durcit en un rictus plus que sombre.
La lune…depuis qu’il avait cinq ans, il haïssait profondément cet astre, maître de sa vie et de ses moindres gestes. Il savait qu’il ne pouvait pas lui échapper, et c’est cela qui lui était le plus dur à accepter. On ne pouvait rien faire contre une telle puissance. Il serra doucement la main de Mae dans la sienne, et prit une décision sous le coup de l’impulsion.

-Ouais, les loups-garous…Ça ne doit pas être une vie facile. Imagine…la plupart vivent reclus, ils ne peuvent pas vraiment côtoyer des gens, puisqu’ils sont assez incontrôlables trois soirs par mois…Je n’aimerais pas du tout être à leur place!

*Et pourtant, je peux les comprendre mieux que quiconque…*

En serrant un peu plus fort la main de la jeune fille, il s’aperçut qu’elle était glacée. Par réflexe, il se tourna vers elle et la force à faire de même et à détacher son regard de la lune, ce qui lui procura un certain soulagement. Il prit ses deux mains dans les siennes et les réchauffa doucement, en soufflant son haleine chaude dessus et en les frottant tendrement.

-Tu aurais vraiment dû mettre plus de vêtements…

Il essayait fort, si fort, de ne pas jeter de coup d’œil à la tenue de la jeune fille…les joues du Préfet s’empourprèrent et il retourna à sa besogne, en fermant les yeux par moment.

Mae caressait doucement la main de Remus dans un mouvement presque imperceptible pendant qu’elle parlait de sa fascination pour la lune. Soudainement, elle pu sentir la main de Remus se raidir légèrement dans la sienne, puis il la serra doucement. Mais pourquoi lui prenait-il des réactions étranges comme ça par moment sans aucune raison apparente ? En écoutant ce que Remus avait à dire sur les loups-garous, Mae soupira. Elle ne pensait pas souvent aux loups-garous et ne voulait pas y penser maintenant. C’était futile comparer à ce qu’elle pouvait faire maintenant. C’est-à-dire, être avec Remus sans qu’il ne la fuie ! Les loups-garous étaient bien la dernière de ses préoccupations.

Elle n’eu pas le temps de répondre que le jeune homme prit ses mains dans les siennes et commença à les réchauffer. Les joue de Mae s’empourprèrent légèrement, mais elle pu constater que celles de Remus en faisait autant. La jeune femme eu un petit sourire puis, prise par une autre impulsion, elle enleva ses mains de celles de Remus et les mis contre son torse chaud. Elle se colla contre lui, gardant les yeux fixés sur la lune. Puis, elle repensa aux loups-garous.

- Oui... mais on dit que la plupart des loups-garous son heureux d’être comme ça. Qu’ils se régalent de chair humaine crue et qu’ils ne veulent rien savoir d’une vie en communauté. Alors finalement... ils ne sont pas à plaindre... Ils semblent vouloir vivre en reclus... non ? Franchement, je ne m’en préoccupe pas beaucoup. Tant et aussi longtemps qu’un loup-garou ne croise pas ma route, je ne vois pas pourquoi je m’y intéresserais.

En fait, Mae ne savait pas grand-chose de ces demies bêtes. Elle n’était fascinée que par l’attraction que la lune avait sur eux, c’était tout.

Le jeune Préfet fut plus que surpris lorsque Mae se blottit contre lui. Il commença par se raidir, un peu mal à l'aise, puis se détendit et osa même enserrer la jeune femme en passant ses bras dans son dos, par dessus la cape. Il appuya sa tête contre la sienne, humant sans aucune retenue le parfum de ses cheveux...l'odeur de Mae obsédait vraiment Remus. Jamais le jeune homme n'avait trouvé une odeur aussi délicieuse et attirante. Comble de bonheur, la jeune femme qui possédait telle odeur était si belle...Remus ferma les yeux. Au même moment, Mae prit la parole au sujet des loups-garous. Lupin sentit son estomac se contracter. Un sourire amer orna son visage. Heureusement, Mae ne pouvait le voir.

-Tu as parfaitement raison. Ce sont des êtres sanguinaires. Mais...peut-être vivent-ils en reclus pour ne pas faire du mal aux gens qu'ils aiment...en supposant qu'un tel être puisse aimer véritablement...

C'était si douloureux...si cruellement vrai...Lunard laissa sa main vagabonder dans les cheveux de sa compagne. Il ne put réprimer un petit rire.

-Tu te souviens de notre deuxième année ? Quand Lucius s'était si méchamment moqué de toi et de ton apparence ? Eh bien...J'ai toujours cru qu'il avait tord...Et j'ai eu raison ! Il doit s'en mordre les doigts à présent, à voir à quel point tu es ... tu es... tu es très jolie ! Non, tu n'es pas jolie.

Il recula un peu la tête pour observer le visage de Mae, plongeant ses pupilles fauves dans les siennes. Et il lui dit, très sincèrement :

-Tu es belle.

Remus était conscient qu'il était probablement allé trop loin. Du moins, il était allé beaucoup plus loin que ce qu'il s'était permis au début. Mais c'est comme si une force le muait tranquillement à changer d'avis.

*Maudit sois-tu, Remus John Lupin*

Le Maraudeur fit un léger mouvement vers l'arrière. Trop de choses se bousculaient dans sa tête.

[Hj: Désolée du délai. J'ai tout écrit ça à la main hier soir XD Foutu internet è.é]

Mae était tellement bien dans les bras de Remus, mais en même temps si incertaine. Elle n’avait jamais ressentit un tel sentiment et ne savait pas trop ce qui lui arrivait. De plus, ce que Remus lui cachait semblait si étrange, si horrible, elle ne savait plus du tout quoi penser. Finalement, la jeune femme délaissa ces pensées qui la tourmentaient. Il ne servait à rien de penser à ça. En fait, elle voulait plutôt ne penser à rien. C’était si agréable ne pas avoir de soucis… Au moment où elle réussissait enfin à chasser toute pensée de son esprit et de savourer le moment présent, Remus la complimenta doucement. Sur le coup, les paroles furent comme un coup de poignard. Mae ne comprenait pas pourquoi, mais ça l’avait vraiment chamboulée. C’était étrange que Remus se souvienne de ce moment. Mae l’avait oublié jusqu’à maintenant. Lucius l’avait toujours détesté et ne le cachait pas, donc Mae ne prêtait pas trop attention à ses propos.

La jeune femme leva lentement la tête vers Remus, une expression confuse sur le visage. Elle était tellement mélangée, elle ne savait pas vraiment comment réagir. Elle ne pu que murmurer un faible « merci ». Elle s’éloigna lentement du jeune homme jusqu’à ce qu’elle soit totalement décollée de lui. Aussitôt, elle regretta sa chaleur. Mais, elle s’avança vers le rebord de la tour, s’éloignant encore de Remus. Elle serra les bras autour d’elle, se couvrant de l’épaisse cape, et leva la tête vers la lune.

- Remus…

La jeune femme soupira, cherchant une manière de formuler ce qu’elle craignait. Elle commença donc, tout en fixant la lune...

- Remus, mon loup…

Les dernières paroles de Mae vrillèrent le cœur de Lupin, qui chancela jusqu’à s’accoter le dos sur l’un des remparts en pierre. Elle savait…du moins, maintenant elle s’en doutait. Et pourtant, Remus avait tout faire pour qu’elle comprenne un tant soit peu. Mais il avait encore une fois sous-estimé ses capacités…Il jeta un œil à la lune lui aussi. Toujours un croissant…au fait, pourquoi avait-il jeté un œil à la lune ? Comme si elle pouvait devenir pleine en l’espace de cinq stupides petites minutes ! Le Préfet sentit son sang bouillir en lui. Un mélange de rage et de tristesse profonde embrouillait ses pensées. Il put qu’articuler faiblement, la voix tremblotante, ne cachant même pas le sanglot qui naissait au fond de sa gorge :

-Mae…Mae…

Il observait sa silhouette, qui lui faisait dos. Elle était si petite…si adorablement emmitouflée dans sa grande cape. Lunard sentit le froid envahir chaque membre de son corps, lentement et insidieusement, tel un poison. Une main glacée opprimait son cœur et rendait chacune de ses respirations difficiles et sifflantes.

-Je…Je ne sais pas vraiment à quoi tu penses…Mais je vais…essayer de tirer des conclusions par moi-même…

Avançant avec difficulté ses jambes tétanisées par la peur, il se rapprocha de la jeune fille, qui était toujours dos à lui. Il s’arrêta si près d’elle qu’un mouvement de plus, et il l’effleurait…Il l’enlaça doucement par la taille et déposa sa tête sur son épaule, cherchant un semblant de réconfort au creux de son cou.

-Je ne suis pas…un loup-garou…J’ai simplement…subi un trau…un traumatisme durant…mon enfance…

Il prit une longue inspiration, le nez collé contre la peau nue de la jeune femme.

-J’ai perdu mon père à cause d’une meute de loups…Durant une promenade…C’est pour cela…

Mae trembla lorsqu’elle entendit Remus prononcer son nom avec un début de sanglot dans la voix. Que se passait-il ? Était-ce vraiment… Mae soupira et ferma les yeux. Si c’était le cas, elle devait l’avoir blessé quelques minutes plus tôt en lui disant ce qu’elle pensait de… eux… Elle avait encore les yeux fermés lorsqu’elle sentit les deux bras musclés s’enrouler autour de sa taille. Elle écouta silencieusement ce que Remus avait à dire pour sa « défense », n’ajoutant rien. Elle garda le silence quelques minutes. Si ce qu’il venait de lui dire était vrai et qu’elle lui disait qu’elle ne le croyait pas, elle allait encore le blesser. Mais en même temps, c’était bien vrai, elle avait du mal à y croire. Elle accota sa tête contre le torse du Maraudeur, regardant toujours l’astre brillant.

- Et ces yeux… Tes beaux yeux mordorés se métamorphosant… Qu’est-ce que c’était ?

Mae voulait savoir. Elle lâcha un peu la cape qui glissa sur ses épaules pour mieux se coller contre Remus. Mae n’avait pas peur, même si elle croyait le pire. Elle cru bon de l’en informer.

- Je n’ai pas peur Remus…

Mae poussa un énième soupir. Qu’allait-il déclarer cette fois ?

Lunard avait gardé ses yeux fermés pendant tout le temps qu’il s’était expliqué. Il tremblait rien que d’avoir la jeune fille collée contre lui, le visage enfoui dans son cou... Lorsqu’il ouvrit les yeux, il vit que la jeune femme avait ouvert sa cape un peu négligemment. Il ne put pas s’empêcher de regarder... Elle lui parla de ses yeux qui changeaient, mais il ne répondit rien. Il était extrêmement concentré, bien malgré lui, sur le corps de la jeune fille. Chaque centimètre de peau exposé à ses yeux représentait un véritable supplice pour le pauvre Lunard... Il l’entendit lui dire qu’elle n’avait pas peur... pas peur de quoi ? Qu’il soit une affreuse bête sanguinaire ? Qu’il soit pris d’un violent désir plus bestial qu’humain et lui saute carrément dessus ? Lunard usa de toute la volonté contenue dans son corps pour fermer les yeux, remonta lentement une de ses mains en effleurant la peau de Mae et... il saisit l’un des pans de la cape et ramena vers le ventre, pour cacher la jeune femme.

- Tu vas prendre froid...

Lupin avait énormément de difficulté à se contrôler. Il saisit la jeune femme par les épaules et la retourna face à lui. Ses beaux yeux fauves brillaient d’un éclat comme Mae ne l’avait jamais vu. Mais ce n’était pas des pupilles fendues de loup. C’était le regard doux et sincère de Lupin. Il passa sa main sur la joue de la jeune fille tendrement, avec un sourire si triste...

- Moi, j’ai peur. Depuis que je suis tout petit, je déteste les loups. Ils ne m’inspirent rien. Mais j’en ai peur. Alors ce que tu penses probablement est impossible... Je ne suis pas un loup-garou... Personne ne voudrait être en ma compagnie, le cas échéant. N’as-tu pas dit toi-même que ces êtres vivent en reclus ?

Il continuait de regarder la jeune fille, caressant sa joue. Il avait tellement, si ardemment, envie d’en faire plus. Mais tout son corps le lui interdisait.

Mae ne resta pas insensible aux douces mains de Remus sur sa peau. Elle ferma les yeux, savourant l’audace du jeune homme. Cependant, son plaisir fut de courte durée. Remus n’avait initié le mouvement que pour remonter sa cape sur les épaules de la jeune femme. Mae devait avouer qu’elle était plutôt déçue. Pourtant, avec n’importe quel autre garçon, elle se comportait d’une façon très différente. S’ils osaient faire les premiers pas, ils pouvaient être certains que ça finissait là ! Elle n’aimait pas les hommes trop entreprenants. Les premiers pas, c’était elle qui les faisait. Quoiqu’il en soit, ce n’était pas le plus important. Remus n’avait pas à sa question, la détournant habilement. Mais, s’il connaissait Mae ne serait-ce qu’un peu, il se devait de savoir que la jeune femme n’abandonnerait pas si facilement. Cette dernière trouvait souvent les mots justes pour laisser quelqu’un de marbres.

Une fois retournée vers Remus, elle en profita. Elle passa lentement ses bras autour du cou du Maraudeur, ne se souciant guère de la cape qui venait de tomber sur le sol. Doucement, elle lui caresse le cou du bout des doigts en le regardant droit dans les yeux.

- Ai-je parler de loup-garou ?

Elle prit un air de « ne me prend pas pour une cruche ». Un léger frisson la parcouru de la tête aux pieds. Elle regretta la cape qui venait de tomber sur le sol. Elle se colla un peu plus contre le Maraudeur, attendant une réponse.

Remus sentait les mains de la jeune fille caresser sa nuque et il dut se faire violence pour ne pas la serrer du plus fort qu’il le pouvait. Il vit la cape tomber sur le col, mais savait qu’elle ne le laisserait pas la ramasser. Il savait aussi qu’elle ne lâcherait pas le morceau tant qu’il ne lui aurait pas fourni d’explications qui la satisferaient. Et Mae ne se satisfaisait que de la vérité, aussi crue et laide qu’elle était. Par souci pour elle, Remus l’attira contre lui et posa une main au bas de son dos et une entre ses omoplates, pour tenter de la réchauffer. Il avait bien vu son air très peu convaincu et sa mine défaite. Il se contenta d’embrasser à plusieurs reprises le front de la jeune femme, les yeux fermés.

- Non, tu n’en as pas parlé explicitement... Mais je ne suis pas stupide non plus.

Il sourit malgré lui. Il voyait le bonheur planer devant lui, tout ce qu’il désirait était plus qu’à portée de main et pourtant... il se sentait comme s’il n’aurait jamais le droit de s’en saisir. Pourtant... elle avait l’air si compréhensive... mais elle ne pourrait jamais accepter cela. Lupin était porteur d’une malédiction. Il était instable et dangereux sous sa forme de loup-garou. Et il ne voulait surtout pas que la femme qu’il aime ait à supporter cela...

- Mae... avant de faire ce que je veux faire... je tiens tout d’abord à m’excuser. Je n’ai pas été nécessairement facile à suivre ces derniers jours. En fait, c’est quelque chose qui... qui m’empêche de vivre pleinement. Tu pourras me gifler si tu veux, me lancer un maléfice ou tout simplement me pousser en bas de la tour. Je n’offrirai aucune résistance. Mais je veux...

Alors qu’il parlait, il avait reculé sa tête pour voir le visage de Mae, avait remonté la main qui caressait ses omoplates sur sa nuque et avait rapporté son visage du sien. Il était maintenant si près que lorsqu’il termina sa phrase, il effleurait les lèvres de la jeune femme des siennes.

- ...seulement... un aperçu... d’un instant de bonheur absolu...

Remus pressa ses lèvres contre celles de Mae, d’abord doucement, puis un peu plus fort, sentant qu’il ne pourrait plus tenir longtemps. Il sentait son estomac se contracter, son cerveau se brouiller et il dut reculer brusquement, se prenant la tête à deux mains. Dans son étourderie, il heurta un des remparts de pierre et s’écroula sur le sol, gémissant comme un petit chiot. Il se roula en boule et Mae put l’entendre sangloter.

*Non... non... ça ne devait pas... se passer comme ça*

Remus employa sa force pour se contrôler et il se mordit les lèvres pour ne plus sangloter ni gémir. Il resta cependant roulé en boule sur le sol, un peu étourdi par le choc.

Mae regardait Remus s’avancer avec une certaine appréhension. Qu’allait-il derrière la tête ? Il lui semblait que le jeune homme n’était pas dans son état habituel et ce, encore moins que deux jours plus tôt. Il semblait extrêmement triste, mais souriait en même temps et Mae se demandait s’il n’allait pas pêter un plomb près de la folie. Elle n’avait jamais compris les autres, lui demander de comprendre Remus était, ma foi, impensable. La jeune femme ne bougea pas d’un centimètre lorsque le jeune homme commença à parler d’une voix douce et mélancolique. Elle ne tentait que de comprendre.

Doucement, lentement, Remus approcha ses lèvres et effleura celles de Mae. La jeune femme aurait dut le repousser, lui crier après, tempêter comme à son habitude, retourner dans son dortoir plus frustrée que jamais... mais elle ferma les yeux et avança doucement vers le jeune homme. Le contact ne dura que quelques secondes et Remus s’éloigna brusquement. Mae sursauta, effrayée par le changement de comportement du Gryffondor. Elle s’éloigna lentement à reculons, tremblant de crainte, mais aussi à cause des doux frissons qui avaient résultés du baiser.

Ne sachant pas quoi faire en voyant Remus se tordre par terre, presque hors de contrôle, la jeune femme perdit toute notion de logique et s’enfuit en courant. Elle retourna à son dortoir et le lendemain matin, ne se souvenait même plus de la façon dont elle y était atterrit. Elle ne se souvenait que d’une chose : une nuit qu’elle voulait à tout prix oublier avec celui qu’elle ne s’avouait pas aimer.